-Attrapez-moi ce chien galeux.
Avait-il dit au passage de l'un des messagers qui avait soit omis de vérifier son entourage avant d'annoncer son message, soit avait beaucoup de coeur au ventre et du courage à revendre. Quelle que soit l'issue, qu'il soit attrapé ou qu'il parvienne à prendre la fuite, Heinrich Malberg prendrait parole publiquement, de cette voix rauque et particulièrement mauvaise.
-Que ce soit su et entendu. Ces gens-là sont les chevaliers de Caïn, ceux qui osent cracher sur Ishtar, et peu importe le nom qu'ils souhaiteront prendre - Ils demeureront ces enfants de pute de chevalier de Caïn. Damnés sont ceux qui daignent les suivre! Ils ne revendiquent que des foutaises - Ils ne souhaitent que répandre le chaos. Ils sont des traitres à leur nation. Des traitres à leur Dieu, à leur Roi, et s'il s'avérait qu'ils soient nés dans le mauvais pays - Des traitres à leur Empereur.
Écoutez-les donc, ces serpents, qui crachent leur venin comme ils crachent leur mensonge. Avec eux sont des mages renégats, des mages qui usent de la pire source de corruption connue: La magie issue du sang! Ils y sont encouragés - Ils sont encouragés à nourrir le démon qui les habite!
Et ces gens-là vous promettent la paix!
Foutaise!
Brûleurs d'Églises et semeurs d'orphelins au nom de leur idole impie, la colère d'Ishtar est grande...
Craignez-la, ou joignez-la.
Nous séparerons le bon grain de l'ivraie.
Dieu le veut - Et le réclame!
Si le messager en question avait été capturé comme l'avait voulu l'ordre donné, ceux qui assistaient à une telle déclaration pouvaient voir s'en suivre une exécution publique dont l'Inquisiteur s'était lui-même fait le bourreau. Semble-t-il qu'il ne s'était pas ému de lui trancher la tête avec une épée, et non une hache, qui plus est n'était pas particulièrement aiguisée, et avait demandé plusieurs coups avant d'enfin parvenir à séparer le corps de la tête.
Si toutefois l'homme s'en était allé plus vite qu'il n'était arrivé, seul le discours demeurait.